lundi 6 avril 2009

L'argument écolo n'a plus d'écho

Ce matin, Jean-Louis Borloo était l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV et RMC. Il déclare officiellement être hostile au projet de circuit de Formule 1 à Flins – Les Mureaux. Pour le Ministre de l’Environnement de Nicolas Sarkozy, « le problème est réglé : les terrains sont réservés à l’agriculture biologique ».

En presse, on apprend également que Nicolas Hulot rejoint le collectif « Flins sans F1 » et prend position dans plusieurs papiers. Il y partage son indignation face à l’incohérence du projet de Monsieur Bédier et ses amis.

Dans un entretien au magazine Terra Eco, Nicolas Hulot déplore l’abus que l’on fait de l’expression "développement durable" : « J’ai parfois l’impression qu’il ne s’agit plus que d’une camomille mielleuse destinée à nous faire ingérer nos excès », explique-t-il. L’écologiste poursuit : « Quand j’entends qu’on veut installer un circuit de Formule 1 "durable" à proximité de Paris, j’ai un peu la nausée ».

Dans la presse régionale, il va au-delà de ses émotions et développe son argumentaire : « Le projet de construction d’un nouveau circuit de Formule 1 dans les Yvelines nous semble, en effet, en contradiction avec les évolutions du monde actuel […]. Dans le contexte de changement climatique et de raréfaction des énergies fossiles, il est étonnant qu’une collectivité souhaite investir de l’argent public pour promouvoir une activité symbolique des dérives de notre société de surconsommation d’énergie. C’est un signal négatif envoyé au citoyen témoignant d’une méconnaissance des enjeux énergétiques et climatiques auxquels nous seront confrontés au cours du XXIème siècle ». Rappelons que Nicolas Hulot est la seconde personnalité publique à rejoindre le collectif, après Corinne Lepage – Ancienne Ministre de l'Environnement sous le gouvernement Juppé (1995) et Présidente de CAP21.

Cette actualité médiatique coïncide aussi avec la publication d’un sondage BVA commandé par l’association Agir pour l’Environnement. On y apprend que 68% des Franciliens jugent la construction d’un circuit de F1 incompatible avec le développement durable. L’argument d’un circuit de F1 Haute Qualité Environnementale (HQE) des pro-circuits ne tient plus.

Les citoyens ne sont pas dupes de la tromperie,

Les soutiens publics se multiplient,

Les Ministres disent aussi « Non ! »,

A bon entendeur…

samedi 4 avril 2009

« Aérodrome » ? Non… « Aéroport » !


Depuis quelques semaines, nous remarquons que l’aérodrome Les Mureaux – Verneuil semble susciter beaucoup d’intérêts. La préfecture vient d’autoriser une augmentation importante des vols, passant de 8 000 à 20 000 par an dans le ciel muriotin. De nouveaux coucous feront donc leurs arrivées : les ULM 3 Axes. Quel est l’intérêt de ces petits avions, leur point fort ? Ils ressemblent à de vrais avions et pourtant sont pilotés sans permis, aucune réglementation n’encadre leur utilisation. Idéal pour les amateurs d’escapade, moins sympathique pour les riverains.

Ainsi le volume de vols est augmenté, et dans le même temps la formation des pilotes réduites. Dans ce contexte, peut-on ou doit-on s’inquiéter pour la sécurité des quartiers survolés - à savoir Nouvelle France et Route de Verneuil ? Quelle autorité objective - sans conflit d'intérêt - gérera cette augmentation et veillera au respect des couloirs de vols (exemple : obligation de survoler la Seine, et non les habitations) ?

A savoir : dans le cadre du projet de circuit de Formule 1, le Conseil Général a édité une plaquette luxueuse d’informations. On y apprend que notre « aérodrome » deviendra un «aéroport ». Le glissement sémantique est ici évocateur d’un net changement, d’une nouvelle dimension à venir. Page après page, on comprend que les jets privés et les hélicoptères viendront se poser à deux pas de chez nous (800 rotations pendant le Grand Prix).

Réelles inquiétudes ou fabulations idéologiques ?

mercredi 21 janvier 2009

France 3 couvre la 1ère manifestation

Samedi 17 janvier, le comité Flins sans F1 - dont je suis membre avec d'autres élu(e)s des Mureaux - organisait la 1ère manifestation contre le circuit de F1. Ce premier essai fût une belle réussite : plus d’un millier de personnes ont foulé le bidume entre Les Mureaux et Flins pour dire "Non" à ce projet. Les prochaines manifestations s'annoncent déjà beaucoup plus importantes au regard des retombés de l'événément.

jeudi 25 décembre 2008

Non au circuit de F1 Flins - Les Mureaux !

Au-delà des paillettes et des annonces soudaines dans la presse nationale, la mobilisation commence à s’organiser. Nous devons redoubler d’efforts pour vous informer des enjeux et des dangers d’un circuit de Formule 1 sur notre commune.

Avant propos, je tiens à vous témoigner ma colère face à ce projet. Six mois auparavant nous étions en pleine campagne électorale où le maître mot était l’écologie, où nous évoquions le souhait de reboiser le bois Saint Vincent (route de Flins), de transformer la ferme de la Haye en ferme pédagogique, de positionner Les Mureaux au cœur de l’éco-industrie, de donner une nouvelle ligne politique au canton. Fidèle à mes idées et aux actions menées par la majorité depuis huit ans (exemple : l’habitat HQE), vous comprendrez que je partage une déception certaine avec nombre de muriotins. Ce sentiment se renforce par le manque d’information des élus, de concertation avec la population et le mépris dont font preuve les porteurs du projet (cf déclaration de Pierre Bédier).

La question environnementale est évidement centrale. Le circuit sera construit sur la 2ème nappe phréatique d’Île-de-France et sur une zone inondable. En imperméabilisant les sols, les inondations seront plus importantes sur les bords de Seine des villes avoisinantes. Les nuisances seront grandissantes : pollution au carbone (trafic routier, aérien avec l’utilisation de l’aérodrome), visuelle et sonore (l’activité du circuit). Selon les projections, le site accueillera 1 million de visiteurs en transit par an ! L’argument du transport ferroviaire est faux : il est prévu la construction de parkings, l’utilisation des zones de stockage de Renault Flins et l’aménagement d’une nouvelle sortie autoroute entre les sorties Les Mureaux et Flins.

Le montage financier soulève aussi de nouvelles questions. Le Conseil Général a voté, sans la moindre opposition, le financement de la construction du circuit à hauteur de 120 millions d’euros issus de la taxe professionnelle perçue de l’industrie automobile. Comme vous le savez, un secteur en pleine restructuration. Attention donc à l’excès d’optimisme : les recettes de cette taxe seront en recul dans les années à venir. Et ce financement s’effectue au sacrifice d’actions sociales dont les yvelinois auront bien besoin dans un contexte de crise économique aujourd’hui, et sociale demain. Quant à l’exploitation du circuit, ce dernier sera-t-il à l’équilibre durant ces premiers exercices ? Les Mureaux et Flins devront-elles supporter les possibles déficits budgétaires?

L’argument principal des pro-circuits est la création d’emplois. Il faut développer l’argumentaire pour comprendre la tromperie : les emplois crées concerneront un supposé pôle recherche sur l’automobile électrique. En somme, des emplois très qualifiés qui ne correspondent pas aux besoins locaux et une activité en doublon avec le Technocentre de Renault à Guyancourt. Ainsi le circuit de Formule 1 ne sera pas créateur d’activité pérenne, mais d’emplois saisonniers (donc précaires, dans la restauration et l’hôtellerie), et surtout n’évitera pas une baisse de production à Renault Flins.

Au lieu de financer un sport appartenant au passé, nous devons nous tourner vers l’avenir en soutenant massivement l’éco-industrie dans notre région (cf part croissante de ce secteur dans l'économie allemande). Et plus personnellement, je préfère laisser aux générations futures des hectares de champs biologiques que des tonnes d’asphalte.

Bonnes fêtes à tous, et que 2009 soit une année de raison !

mardi 28 octobre 2008

Flins, une production en stand by

A Flins comme dans cinq autres sites Renault en France, les portes de l’usine sont restées closes. Depuis juillet, les employés savaient qu’ils fermeraient une semaine. « Mais il y a quelque temps, avant le début de la crise, on a appris qu’on fermerait une semaine de plus », raconte un employé de la chaîne de montage au quotidien 20 minutes. Malgré tout, les ouvriers sont un peu mieux lotis que les autres : la fermeture du site, qui compte 4 000 salariés, ne se fait pas à coups de chômage partiel ou technique. Les conséquences seraient alors terribles : 50% de perte sur le salaire brut.

A Flins, « la première semaine est prise sur nos vacances et la seconde, sur nos RTT », explique-t-on à la CGT. Après l’effervescence de la semaine dernière, le calme est revenu. L’usine est fermée, certains salariés en ont profité pour partir quelques jours, d’autres se reposent chez eux. Mais pour tous, l’inquiétude est dans les têtes. Le site de Flins fabrique la Clio 3, comme deux autres usines Renault en Espagne et en Turquie. « Les gens ont peur d’un transfert d’activités vers la Turquie », confie un responsable syndical. D’une manière générale, la confiance en l’avenir n’est pas au rendez-vous. « Comme les collègues, je regarde tous les jours l’action de Renault sur Internet. Elle est passée en un an de 130 € à 20 €, ce n’est pas rassurant», explique Laurent Sédille, technicien en logistique. « Si les ventes ne s’améliorent pas, on risque de passer de deux équipes à une, et ça ferait 1 300 emplois en moins. Notre seul espoir, c’est que Flins accueillera la prochaine voiture électrique. S’il n’y avait pas ce projet, je ne donnerais pas cher de nous » et de notre région !

dimanche 26 octobre 2008

Aide-toi le ciel t'aidera

Voilà une bande annonce que les muriotins apprécieront. En 2007 François Dupeyron posait ses caméras dans les rues muriotines, métamorphosé la médiathéque en studio et transformé nombre de muriotins en véritables comdiens. Ce tournage, cette expérience unique pour notre ville, a donné naissance à un bijou du cinéma français : un film dramatique, comique, social, simple.
1h32 au cœur des Mureaux en période estivale, où les mariages se multiplient les beaux jours venus. L’héroïne, Sonia, marie sa fille aînée. Le même jour, son fils aîné se fait arrêter pour possession de drogue et son autre fille lui révèle qu'elle est enceinte de sept mois. Le petit monde de Sonia achève de s'effondrer lorsque quelques heures avant la cérémonie nuptiale, son époux meurt d'une crise cardiaque. Pour autant le mariage continue, malgré des allures de marathon. Sonia demande un peu d’aide à son voisin Robert, pour cacher le corps de son mari afin de continuer à toucher sa pension. En prétendant que son mari a quitté le domicile, la petite famille arrive à joindre les deux bouts malgré les problèmes.


Le nouveau film de François Dupeyron ose la comédie dramatique à contre-courant, celle d'une famille noire vivant dans une cité sans pour autant avoir pour sujet les problèmes sociaux habituels. Non ici il s'agit plutôt des petites contrariétés (voire de très gros problèmes) qui ont tendance à s'accumuler toujours au mauvais endroit au mauvais moment. La vie d'épouse et de mère pousse parfois Sonia à adopter des solutions radicales voire incongrues, procurant à cette comédie une fraîcheur et une audace bienvenues. Pour couronner ce portrait familial, le réalisateur pousse même le bouchon jusqu'à l'évocation de la canicule qui fit succomber plusieurs milliers de personnes âgées un fameux été 2003. Car les personnes âgées sont représentées ici par le personnage du voisin, incarné par Claude Rich, un vieux monsieur qui a laissé sa vie défiler sans agir et qui découvre aux côtés de Sonia, qui l'aide chaque jour dans ses tâches ménagères, une nouvelle raison de vivre.

Loin de ses précédents films tels que La chambre des officiers ou encore Inguélézi, le cinéaste opte ici pour la gravité enrobée de légèreté plutôt que la tragédie classique développée sur le film sur les gueules cassées de la première guerre mondiale et l'intimité minimaliste évoquée dans Inguélézi. Une bouffée d'oxygène originale avec une actrice, Félicité Wouassi, étonnante et impressionnante dans le rôle de cette mère courage qui tente de prévenir le naufrage du bateau familial. Claude Rich, de même, procure au personnage du vieux Robert une certaine tendresse et une fragilité tout en nuances.
Aide-toi le ciel t'aidera est un conte moderne politiquement incorrecte, qui laisse un petit goût sucré et plaisant. Le film sort officiellement en salle le 26 novembre, et bientôt officieusement aux Mureaux...

Merci à l’œil critique de David pour cet article, rédacteur pour Les cahiers du cinéma.

dimanche 6 juillet 2008

« Mureaux plage »

A l’inverse de quelques blogs, je serais davantage positive dans mes propos en ne résumant pas notre ville aux incivilités d’une minorité (inévitablement trop souvent présente, trop souvent violente je vous l’accorde).

Quand je regarde le programme estival sur Les Mureaux, je me dis que nous ne sommes pas une simple ville de banlieue abonnée aux rubriques Faits divers. Je pense au « Passeport citoyen » : 16 jeunes vont découvrir la notion de citoyenneté et les institutions de la République. D’autres pourront profiter du dispositif « Job été » pour acquérir une première expérience professionnelle. Tout aussi sérieux, les petits auront la chance de travailler leur lecture avec la ludothèque de rue.
Vacances studieuses pour certains, vacances loisirs pour d’autres avec les structures municipales : séjours et colonies, centres de loisirs, maisons de quartiers, service des sports (avec le Centre Oxygène et en partenariat avec les associations sportives), etc. Notons aussi que la Plage de la Libération vient pallier au manque de structure sur le centre-ville, en offrant 150 tonnes de sable fin au cœur de la ville.
Nous aussi – adultes - pouvons profiter d’animations comme une promenade au bord de la navette fluviale Les Mureaux/Meulan/Base de Loisirs (pour sensibiliser le public aux moyens de transport alternatifs), la piscine, les randonnées culturelles à la découverte du patrimoine municipal. Comme chaque été, les anciens iront se trémousser dans le parc de l’Oseraie lors des guinguettes. Par ailleurs, j’attire votre attention sur une initiative en partenariat avec le Conseil Général : le dispositif d’accompagnement à domicile des personnes âgées par des étudiants durant l’été, pour que personne ne soit oublié ou isolé.
Pour finir, les maisons et appartement seront bien gardées avec le dispositif « Tranquillité vacances » de la police nationale et municipale. Des rondes sont organisées pour surveiller votre domicile durant votre absence.

De vous à moi, en période estivale, pensez-vous que beaucoup de villes affichent un tel dynamisme en vous proposant autant de services et d'animations ?

Bonnes vacances à tous !!

vendredi 30 mai 2008

Colère après l'annulation d'un mariage

Comment ne pas être outré après la décision du Tribunal de Grande Instance de Lille, annulant un mariage pour "erreur sur les qualités essentielles du conjoint" ? Une jeune femme musulmane a vu son mariage annulé à la demande de son époux, se plaignant de la non virginité de son épouse. Le divorce par consentement mutuel n’a pas été engagé, mais une procédure de "nullité relative" du mariage. La justice sanctionne ainsi le manquement supposé aux obligations liées au mariage. Serions-nous revenus à des temps anciens et obscurs ? L’époux s’estime trompé par les fausses déclarations de chasteté de sa fiancée. Mais, un juge peut-il tranché dans une affaire si intime? J’ai honte de l’humiliation publique que donne la Justice française à cette jeune femme, sous pression de dogmes religieux. Nous pouvons imaginer qu’à présent, nombres de jeunes femmes musulmanes vont courir dans les hôpitaux pour des opérations de restitution de l’hymen. Dans le même temps, cette semaine était publiée une grande enquête sur la sexualité des français. Deux actualités qui semblent nous dire que notre société marche à deux vitesses, que la liberté de la Femme n'est pas totale dans notre pays où la Justice reste faillible.
A lire : "Enquête sur la sexualité en France" (Éditions La Découverte)

dimanche 18 mai 2008

Prison pour mineur à Porcheville

Aprés deux semaines de vacances, je reprends enfin ma plume (ou plutôt mon clavier).
A mon retour, j'ai lu les deux dernières parutions du Courrier de Mantes et découvert les premières mésaventures de la prison pour mineur de Porcheville. Rien d'alarmant ou d'exceptionnel, la directrice de l'établissement qualifie les faits de sans gravité : quelques jeunes souhaitant testés les limités de leurs nouveaux encadrants. Toutefois, le fait divers réactualise en moi un vieux débat.
La ville de Porcheville était connue de tous pour sa centrale électrique. Cette dernière fût d'ailleurs filmée dans l’un des clips vidéo du groupe allemand à la mode : les Tokio Hotel. Peut-être une référence à un autre groupe des années 80, aux débuts de l’électro : les Kraftwerk, signifiant centrale électrique en langue germanique.

En plus de ses références artistiques, Porcheville est dorénavant connue pour sa prison dédiée aux mineurs. Depuis un mois le pénitencier local a ouvert ses portes. Dans la presse, nous avons pu lire que cet établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) a des objectifs pédagogiques pour ses détenus âgés de 13 à 18 ans. Certes il est préférable que ces jeunes condamnés ne soient pas en contact avec des détenus ayant fait carrière dans la délinquance. Mais comment établir une réelle pédagogie autour de mur de 6 mètres de haut et en seulement 3 mois de détention en moyenne (6 mois maximum)? La condamnation n’est pas remise en cause dans mon propos. Je m’interroge sur l’étiquette « détenu » épinglé à ces jeunes. Ne pouvons-nous pas développer des travaux d’intérêt général (TIG) avec les collectivités ? Je reste donc perplexe sur cette structure. D’ autant plus, quand nous savons qu’un programme de ce type équivaut à deux foyers d'action éducative, quatre centres d'action éducative et deux unités d'action éducative de jour !

jeudi 1 mai 2008

Fête du travail, un brin morose

Mardi dernier, l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) rendait public son rapport annuel. Un constat paradoxal et alarmant : si les chiffres officiels du chômage s’orientent vers la baisse, ils ne s’accompagnent pas pour autant d’une baisse de la pauvreté dans notre pays. La présidente de l'Onpes, Agnès de Fleurieu, a souligné que « l'emploi ne permet plus d'éviter la pauvreté ». Ce constat ne date pas d’hier : en 2003, environ 1,5 million de personnes occupaient un emploi mais avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté estimé à 817 euros mensuels pour une personne seule. Ils étaient 1,7 million en 2005 et 2,1 millions aujourd’hui (soit 8% des travailleurs !). D’après l’Onpes, ces travailleurs pauvres touchent 775 euros par mois alors que 78% d’entre eux occupent un emploi à plein temps. Nous arrivons au triste stade où une masse de travailleurs ne peuvent plus vivre de leur propre travail.

Dernièrement un reportage télé évoquait le Groupe Chèque déjeuné, n° 3 mondial sur le marché des Titres de paiement et fondé par un syndicaliste. Dans cette entreprise, la moitié des bénéfices annuels sont distribués chaque année et de manière égale sous forme de bonus aux salariés. Le témoignage d’une hôtesse d’accueil était stupéfiant : en calculant l’ensemble de ses revenus, primes et bonus inclus, elle arrivait à une moyenne de 3 900 Euros par mois. M6 a surement trouvé l’hôtesse la mieux payée de France. Quelques jours avant cette diffusion, Mr Sarkozy nous annoncait lors de son intervention télévisée qu’il souhaitait une nouvelle répartition des bénéfices dans les entreprises avec 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour l’investissement et 1/3 pour les salariés. Après avoir fustigé Mai 68, Nicolas Sarkozy en serait-il devenu nostalgique ? Après de longues semaines de négociation, en juin 68 le patronat acceptait une augmentation de 30% des salaires alors que quelques jours auparavant une augmentation massive était jugée impossible...

samedi 26 avril 2008

Mon inquiétude : une famine mondialisée

La misère du monde, longtemps dissimulée à nos regards d’occidentaux, montre aujourd’hui son visage et crie famine dans nos postes de télévision à écran plat. La faim tiraille le ventre de milliards d’être humains exclus du nouvel ordre économique mondial. Des émeutes éclatent à travers les continents, de Haïti (6 morts et 200 blessés lors des manifestations) au Mexique en passant par l’Egypte, la Mauritanie, le Pakistan, l’Indonésie ou encore le Bangladesh (deux pays exportateurs de riz !). Bref, le tiers-monde nous montre son désespoir. Nous ne pouvons y rester insensibles.
La Banque mondiale annonce alors le déblocage de 10 millions de dollars, les Etats-Unis 200 millions de dollars, le PAM 140 millions… De grandes sommes résonant comme des gouttes d’eau pour répondre à l’échelle planétaire. Pour calmer les révoltes, le président haïtien a informé d’un accord avec les trois principaux importateurs de riz pour faire baisser de 15 % le prix de cette denrée. La baisse des prix n’est donc pas impossible. Néanmoins les changements climatiques, les cultures au profit des biocarburants, les spéculations boursières sur les denrées alimentaires sont autant d'exemples qui nous rappellent que notre monde ne tourne plus rond. Dans le même temps, des rapports d’experts affirment que l'agriculture mondiale pourrait nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains. Nous sommes aujourd'hui à peine quelque 6,5 milliards sur Terre. Que se passe-t-il alors, retour à une ère moyenâgeuse ? Je ne peux croire que cette famine ne pouvait pas être prévisible. A entendre certains parlementaires, mes pensées et mes doutes ne peuvent qu’aller aux lobbies OGM.
Face à ce constat alarmiste, que faire ? Sur Internet, j’ai remarqué l’initiative de la Ville de Saint-Julien-les-Rosiers dans les Cévennes qui est jumelée avec le village de Djilacoune, en Casamance (Sénégal). Là-bas les risques de famine se font plus menaçant que jamais, dû à la sécheresse et à ses récoltes désastreuses. La spéculation exponentielle chez les grossistes sénégalais a eu raison des prix : au 1er janvier, le prix de 50kg de riz était de 17,91 € ; au 15 janvier, le prix était de 21,34 € ; au 30 janvier, le prix était de 27,54 €. Depuis plusieurs années, le comité de jumelage de Saint Julien-les-Rosiers aide un collège de cette région. A présent il se lance dans le financement d’une cantine pour les élèves. Toutefois, la réponse à l’urgence devra aussi penser au futur de ces populations, par l’installation de système d’irrigation ou la formation à de nouvelles cultures. Je rejoins donc le « New deal » alimentaire proposé par le Secrétaire des Nations Unies : distribuer des vivres, mais aussi lancer une véritable révolution verte.

samedi 19 avril 2008

L’immobilier local en hausse

Le Point a sorti son spécial Immobilier 2008. Les Yvelines conservent leur qualificatif de «poumon vert» de la capitale. La rançon du succès est l’augmentation des prix de l’immobilier. Le mètre carré des appartements anciens est en moyenne de 3 589 Euros, avec une progression de +4,3 % sur un an. Pour les maisons, la transaction moyenne avoisine les 381 000 Euros (+5,1 %). Alors que la majorité des 272 communes du département affichent un prix compris entre 2 500 et 3 800 Euros/m2. Dans ce climat inflationniste Versailles, Saint-Germain et Le Vésinet sont toujours dans le haut du classement. Tandis que Les Mureaux, avec 2 015 Euros/m2, reste dans les villes les plus abordables des Yvelines avec Trappes (2 244 Euros/m2) et Mantes-la-Jolie (2 538 Euros/m2). Cependant dans le même temps, le magazine note que Les Mureaux est la troisième progression des Yvelines avec +9,9% sur un an. Doit-on y voir un rattrapage ?

lundi 14 avril 2008

Ali Hallab sera à Pékin

Qualifié ! Je vous donne donc la fin de mon article d’encouragement, publié la semaine dernière. Après avoir battu l'Italien Vittorio Parrinelo (15-6), Ali Hallab a bien gagné son billet pour les Jeux Olympiques de Pékin, en se positionnant pour la finale du tournoi d'Athènes. A-t-il pu suivre durant ces derniers jours les mésaventures légitimes de la flamme Olympique ? Rendez-vous en août pour la suite.

vendredi 11 avril 2008

L'OCDE épingle l'Allemagne

Les Allemands travaillent moins que les habitants de la plupart des pays développés, selon un rapport de l'OCDE publié hier, qui épingle le système éducatif et la difficulté de concilier vies familiale et professionnelle, qui rend l'activité des femmes difficile. L'OCDE pointe du doigt un taux d'activité des femmes largement inférieur à la moyenne des autres pays membres de l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique, du fait d'une part d'un système fiscal qui n'incite pas les femmes mariées à travailler, d'autre part du "manque de possibilités de garde d'enfant". Un rapport économique qui nous rappelle les enjeux du développement des moyens de garde sur la vie et le parcours professionnelle des femmes. Dans une ville où le taux de qualification est faible et où le chômage est au-dessus de la moyenne dans quelques quartiers, il est évident que nous devons étendre les structures d’accueil dédiées à la petite enfance.


mercredi 9 avril 2008

Crèche HQE : les bébés se mettent au vert

Durant la dernière campagne électorale, nombre de candidats ont pointé du doigt le manque de structure d’accueil dédiée à la petite enfance dans notre ville. Le candidat François Garay proposait alors l’ouverture de 4 nouvelles crèches dans les quartiers de la Haye, la Médiathèque, la Vigne Blanche et le Stade. Aujourd’hui, je m’attèle à ce projet et quelques pistes se dessinent au regard d’initiatives originales dans d’autres régions.
A Vallabrègues (Languedoc-Roussillon, près de Beaucaire entre Nîmes et Avignon), une crèche écolo a été inaugurée l’an passé. La structure accueille vingt petits, sur une surface de 300 m2. Innovant, le bâtiment est entièrement construit en bois (80 tonnes) et utilise essentiellement des matières naturelles. Ainsi le développement durable vient concrètement au service des jeunes générations ! Il y a trois domaines intéressant dans ce type d’éco-construction : la santé, les économies d’énergies et le confort. Par exemple, les matériaux et peintures sont choisis en fonction de leur degré de nocivité pour les tout-petits. La production d'eau chaude sanitaire pourra être effectuée par panneau solaire et le chauffage assuré par une chaudière automatique à granulés de bois. Toutefois l’utilisation de l’eau de pluie sera à proscrire pour une question d’hygiène sanitaire. Entre la conception et l'accomplissement, deux ans ont été nécessaires pour ce projet dans le sud de la France, dont neuf mois de construction.

Nous devrons également repenser les usages et pratiques dans ces nouveaux équipements pour accroitre leur efficacité de service public. Dans les prochaines semaines, je me rendrai à Honfleur pour découvrir une autre initiative. La suite donc au prochain épisode !

Pour compléter cette note, je vous invite à lire deux articles sur une crèche HQE dans le Vaucluse et une seconde dans le XIXème arrondissement de Paris.

samedi 5 avril 2008

Ali Hallab à la conquête des JO

Ali Hallab vient de s’envoler pour Athènes, avec l’espoir de ramener son billet pour les Jeux Olympiques de Pékin en fin de semaine prochaine. Le poids coq de la boxe muriotine jouera lundi sa dernière carte pour la qualification. « On fera ce qu'il faut pour ne pas avoir de regrets » a déclaré le septuple champion de France au Parisien. En connaissant son talent et la détermination que lui donne Moktar, son entraîneur, on ne peut pas douter de la victoire de cet athlète natif des Hauts de Grand-Ouest. Courage Ali !

mercredi 26 mars 2008

400 mots pour vivre

Allons cette semaine à Grenoble pour y découvrir L'Espace adolescents, structure d'accueil visant à re-scolariser des jeunes de 14 à 21 ans en rupture scolaire. Une structure comme il en existe aux Mureaux me diriez-vous ? Non, l’initiative va encore plus loin et s’attaque à un problème de fond : le réapprentissage du langage.
La langue française est souvent remplacée par la langue des cités, comprise par ses seuls initiés. Nous l’entendons quelques fois dans le train et il n’est pas simple d’en décoder les paroles. Pas simple non plus dans ces conditions de décrocher un travail, d'ouvrir un compte en banque, de monter un dossier pour des aides ou de s'inscrire à la Sécurité sociale quand on ne possède que 350 à 400 mots, alors que la moyenne nationale en utilise 2500. Ces chiffres sont tirés d’une étude du linguiste Alain Bentolila, également consultant pour la structure grenobloise. Selon lui, entre 12 % et 15% de la population « jeune » utiliserait exclusivement ce langage des cités. Une langue de proximité parlée en vase clos, sans interaction avec d’autres milieux socioculturels ; par conséquent devenant un facteur majeur d’exclusion pour une tranche de la population qui ne partage plus le socle commun linguistique de la société. Certains spécialistes de la prévention urbaine s’intéressent maintenant à cet handicap langagier. Quand les mots sont absents et ne savent exprimer la colère ou la frustration, les pensées peuvent se manifester par des actes de violence. En témoigne ce récit de Mr Bentolila racontant une scène évocatrice : « Accusé d'avoir volé des CD dans un supermarché, un jeune homme se retrouvait au Tribunal et se faisait littéralement "écraser", ce jour-là, par l'éloquence d'un procureur. Le gars n'arrivait pas à s'exprimer. Le procureur lui a alors lancé : "Mais arrêtez de grogner comme un animal !". Le type a pris feu et est allé lui donner un coup de boule. J'ai eu l'impression que les mots se heurtaient aux parois de son crâne, jusqu'à l'explosion. Quand on n'a pas la possibilité de laisser une trace pacifique dans l'intelligence d'un autre, on a tendance, peut-être, à laisser d'autres traces. C'est ce qu'a voulu faire ce gars ». Il précise quelques lignes après, que la fameuse trace coutera légitiment six mois de prison ferme à l’auteur des faits.
Le langage ne peut être un axe à minorer dans les projets pédagogiques ou les politiques de réinsertion : parce que la langue est notre médiation avec autrui et le support de notre pensée. Cette question en soulève évidement d’autres : la mixité sociale dans les villes, le soutien aux familles, l’accès à la Culture, la réussite éducative ou encore l’égalité des chances.

vendredi 21 mars 2008

Les Mureaux - Pékin

Artiste photographe, Camille Fuzier prend son vélo direction Pékin après avoir parcouru à pied et à cheval la Patagonie. Aventurière solidaire, elle ponctue ses périples par une multitude de rencontres et partage ainsi le quotidien des populations. De ce périple est nait un livre et une exposition itinérante au Chili en 2005 et en France en 2006.
Aujourd’hui elle commence un nouveau pari : arriver dans la capitale chinoise le 8 août, date de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. Cette course de la découverte est aussi l’occasion d’un projet éducatif avec des enfants du centre de loisirs Zagamore, du nouveau conseil municipal des enfants, des écoles Maurice Ravel et Paul Bert. Les petits pourront en connaître un peu plus sur la Chine, histoire d’une civilisation et d’un continent hors-norme, sur les J.O., sur les mathématiques… en lisant le blog de Camille Fuzier intitulé « l’ Oeil qui roule ». Un carnet de voyage avec textes et photos qui deviendra assurément une invitation au voyage.

Vous pouvez aussi visiter le site de l’exposition Caleta Tortel.