samedi 26 avril 2008

Mon inquiétude : une famine mondialisée

La misère du monde, longtemps dissimulée à nos regards d’occidentaux, montre aujourd’hui son visage et crie famine dans nos postes de télévision à écran plat. La faim tiraille le ventre de milliards d’être humains exclus du nouvel ordre économique mondial. Des émeutes éclatent à travers les continents, de Haïti (6 morts et 200 blessés lors des manifestations) au Mexique en passant par l’Egypte, la Mauritanie, le Pakistan, l’Indonésie ou encore le Bangladesh (deux pays exportateurs de riz !). Bref, le tiers-monde nous montre son désespoir. Nous ne pouvons y rester insensibles.
La Banque mondiale annonce alors le déblocage de 10 millions de dollars, les Etats-Unis 200 millions de dollars, le PAM 140 millions… De grandes sommes résonant comme des gouttes d’eau pour répondre à l’échelle planétaire. Pour calmer les révoltes, le président haïtien a informé d’un accord avec les trois principaux importateurs de riz pour faire baisser de 15 % le prix de cette denrée. La baisse des prix n’est donc pas impossible. Néanmoins les changements climatiques, les cultures au profit des biocarburants, les spéculations boursières sur les denrées alimentaires sont autant d'exemples qui nous rappellent que notre monde ne tourne plus rond. Dans le même temps, des rapports d’experts affirment que l'agriculture mondiale pourrait nourrir normalement 12 milliards d'êtres humains. Nous sommes aujourd'hui à peine quelque 6,5 milliards sur Terre. Que se passe-t-il alors, retour à une ère moyenâgeuse ? Je ne peux croire que cette famine ne pouvait pas être prévisible. A entendre certains parlementaires, mes pensées et mes doutes ne peuvent qu’aller aux lobbies OGM.
Face à ce constat alarmiste, que faire ? Sur Internet, j’ai remarqué l’initiative de la Ville de Saint-Julien-les-Rosiers dans les Cévennes qui est jumelée avec le village de Djilacoune, en Casamance (Sénégal). Là-bas les risques de famine se font plus menaçant que jamais, dû à la sécheresse et à ses récoltes désastreuses. La spéculation exponentielle chez les grossistes sénégalais a eu raison des prix : au 1er janvier, le prix de 50kg de riz était de 17,91 € ; au 15 janvier, le prix était de 21,34 € ; au 30 janvier, le prix était de 27,54 €. Depuis plusieurs années, le comité de jumelage de Saint Julien-les-Rosiers aide un collège de cette région. A présent il se lance dans le financement d’une cantine pour les élèves. Toutefois, la réponse à l’urgence devra aussi penser au futur de ces populations, par l’installation de système d’irrigation ou la formation à de nouvelles cultures. Je rejoins donc le « New deal » alimentaire proposé par le Secrétaire des Nations Unies : distribuer des vivres, mais aussi lancer une véritable révolution verte.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir Mme Hamard. Je découvre votre blog et ne peux que vous en féliciter. Je suis du même avis que vous fasse aux révoltes de faim. Un notre problème nous attend également : les conflits liés à l'eau. Heureusement le web permet une parole libre face à ces enjeux.